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Migrant-es, sans-papiers, mineurs isolés : La Municipalité demande à l’Etat d’agir pour trouver des solutions respectueuses de la dignité humaine

Alors que le projet répressif de loi asile et immigration est aujourd’hui examiné en commission des lois, ce sont des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants sans solution d’hébergement qui se retrouvent à la rue, dans des campements de fortune à l’instar de celui des migrant-es situé aux abords du centre commercial Le Millénaire ou celui, durant 24h, des évacués de la rue du Colonel Fabien sur la place de la mairie d’Aubervilliers.

Informée sur l’occupation illégale d’un bâtiment privé, situé au 22 rue Colonel Fabien à Aubervilliers, par plusieurs personnes en situation irrégulière dont des mineurs, la Municipalité avait multiplié les échanges avec la Préfecture de la Seine-Saint-Denis afin de trouver une issue favorable à la situation.

Faute de solution adaptée, l’évacuation du bâtiment occupé faite le mercredi 4 avril à la demande des propriétaires, met en exergue les conséquences d’une politique migratoire gouvernementale indigne de la France, pays des droits humains.

Alors que le projet répressif de loi asile et immigration est aujourd’hui examiné en commission des lois, ce sont des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants sans solution d’hébergement qui se retrouvent à la rue, dans des campements de fortune à l’instar de celui des migrant-es situé aux abords du centre commercial Le Millénaire ou celui, durant 24h, des évacués de la rue du Colonel Fabien sur la place de la mairie d’Aubervilliers.

Ces situations sont aggravées par des mesures imposées par le Gouvernement notamment via la circulaire en date du 12 décembre 2017 qui contraint les acteurs associatifs opérant dans les centres d’hébergement d’urgence à participer, par l’examen systématique des situations administratives, au tri entre « bons » et « mauvais » migrant-es.

C’est aussi des conditions d’accueil difficiles en préfecture de la Seine-Saint-Denis et des délais d’instructions indécents pour celles et ceux qui souhaitent régulariser rapidement leur situation administrative.

Autre fait tout aussi révoltant : l’abandon des jeunes et mineurs étrangers. Une situation renforcée par la loi du 14 mars 2016 qui modifie le régime de la protection de l’enfance. Le principe d’égalité de traitement de tous les mineurs en France quelque soient leur nationalité est bafoué.
Contestant leurs documents d’identité, leur âge voire leur récit, les autorités laissent des jeunes mineurs appelés « mineurs isolés étrangers », livrés à eux-mêmes, sans hébergement la nuit, ni lieu d’accueil de jour et de suivi socio-educatif et de scolarisation.

La Municipalité demande à l’Etat de prendre pleinement ses responsabilités en mettant tout en œuvre pour que les mineurs, nombreux sur la Commune, soient pris en charge rapidement et sans instaurer de délai. C’est malheureusement le cas pour une dizaine d’entre eux qui ont obtenu un rendez-vous d’examen de situation seulement dans deux mois.

La ville d’Aubervilliers agit au quotidien pour l’accès aux droits via la Mission Intégration et Citoyenneté des Etrangers, le parrainage des Albertivillariennes et Albertivillariens sans titres de séjour français et des jeunes majeurs scolaires à Aubervilliers, la domiciliation et l’insertion sociale des migrant-e-s et de leurs familles et la scolarisation de tous les enfants qui habitent la Commune.
Cependant, elle ne dispose pas des moyens financiers et humains pour répondre aux besoins d’hébergements d’urgences et durables des personnes en situation irrégulière et des migrant-es.

La Municipalité demande donc à l’Etat de trouver des solutions rapides et adaptées en Ile-de-France, région la plus riche de France, pour permettre à toutes les personnes, quelque soient leurs origines, leur document d’identité, de vivre dignement et en toute légalité.

La Municipalité