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Retard du Grand Paris Express Le droit à la mobilité doit être garanti

La décision du Gouvernement de reporter l’arrivée de la ligne 15 à Aubervilliers en 2030 révèle un choix clair : priorité est donnée aux zones jugées les plus rentables.
Les moyens sont concentrés pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 en privilégiant les lignes 14 et 16.

Ces choix sont scandaleux. Alors qu’aucune réelle concertation n’a eu lieu sur le sujet avec les élu-e-s locaux, ces annonces montrent l’obsession de ce Gouvernement pour la réduction de la dépense publique. Or, les besoins en transport collectif sont connus de toutes et tous, non seulement pour répondre à des besoins humains et sociaux, mais aussi écologiques.

Avec une croissance démographique et un réseau de transports qui a besoin d’être développé pour relier les villes de banlieue entre elles, le Gouvernement fait pourtant le choix de sélectionner la France du business contre le quotidien de millions d’usagers qui prennent les transports.

A Aubervilliers, ce sont aussi des milliers de salarié-e-s qui sont concernés. Nous ne pouvons tolérer que les usagers voyagent chaque jour dans des conditions déplorables en raison du sous-investissement chronique dans les réseaux existants à l’image de la ligne du RER B qui traverse notre ville. Ce qui s’ajoute à une hausse du tarif du pass Navigo, décidé par la majorité de droite régionale.

Pendant plusieurs années, nous avons fait face à des incertitudes sur le projet de chantier de la ligne 15 qui a mobilisé nos services et les citoyennes et citoyens.

L’installation des puits et des périmètres de travaux a privé Aubervilliers d’équipements importants comme la piscine olympique dans le quartier du Landy, ou plus récemment l’implantation d’un 7eme collège intercommunal alors que le Département avait déjà financé les études de sols.

A ces sacrifices aussi importants, nous aurions espéré plus de respect de la part du Gouvernement.

Au regard des financements incertains pour la dernière phase du chantier en 2030, la Municipalité souhaite interpeller le Gouvernement sur le tracé prévu, qui désormais doit être modifié pour préserver le centre-ville d’Aubervilliers.

Ce dernier, qui fait l’identité particulière de notre ville, se dotera de deux stations de métro de la ligne 12, Aimé Césaire et Marie d’Aubervilliers en décembre 2019.

C’est l’objectif qui m’a été réaffirmé par Madame Elisabeth Borne, la Ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports, ce vendredi 23 février lors de son déplacement à Aubervilliers au Forum de l’Emploi dans les transports.

Aux côtés des villes de la Seine-Saint-Denis, des associations d’usagers, des citoyennes et citoyens, nous continuerons à nous mobiliser pour que la population puisse bénéficier de transports de qualité.

Mériem Derkaoui
Maire d’Aubervilliers
Vice-présidente du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis